Gratitude
Les personnes qui peuvent être au contact des chevaux sont des humains chanceux. Ils sont dehors, communiquent avec d’autres êtres vivants qui ne sont même pas de leur espèce et ont l’opportunité d’apprendre et de s’améliorer constamment. Ils ont la chance d’avoir une passion qui les motive, qui donne un sens à leur vie.
Pour l’homme de cheval, ces choses font partie de son quotidien. Même si tout n’est pas toujours rose, il éprouve la gratitude pour les moments et sensations que les chevaux lui permettent de vivre à leurs cotés ou sur leur do et de bien vouloir se « plier » à ses demandes (auxquelles ils ne trouvent probablement pas toujours un sens/intérêt). C’est déjà un petit miracle en soi. Monter une autre espèce est un cadeau et un privilège incroyables. La taille et la force d’un cheval lui permettraient de na pas faire grand cas du petit bipède si l’envie lui en prenait. L’homme de cheval est reconnaissant de cette gentillesse profonde dont ses protégés (lui) font preuve tous les jours. Aussi bon technicien qu’il soit, c’est le cheval qui accepte de se laisser guider et de s’exprimer en « liberté sur parole ». Ils les remercie de la confiance qu’ils lui font en respectant leur nature et leurs besoins. Il est heureux de pouvoir vivre grâce à eux les petits matin frais d’une belle journée d’été, de pouvoir observer le cours des saisons.
Pour chaque petite réussite, qu’elle soit dans la solitude du manège ou en public, le cavalier ressent de la gratitude envers sa monture. Sans elle, il n’est rien. C’est le cheval qui saute l’obstacle, franchit le fossé en extérieur ou exécute une figure de manège.
La générosité du cheval est le témoignage de la bonne relation avec son bipède. Elle le motive encore à se #remettre en question et à s’améliorer constamment pour être digne de son partenaire équin.
Même dans les moments pénibles ou difficiles, ils garde comme ligne de base la conscience et la gratitude pour ce qu’il a la chance de vivre.
L’homme de cheval est reconnaissant pour tous ces moments aux côté des chevaux, ces sensations qu’il lui offrent, les échanges sincères et simples, même s’ils ne sont pas toujours faciles pour autant. Il leur est reconnaissant pour ce qu’ils sont et ce qu’ils lui donnent. Parce que, comme le disait Nuno Oliveira, ils élèvent « l’esprit au-dessus des misères d’une vie humaine ».
Le biais de négativité était bien utile, vital même, lorsque l’homme était encore chasseur-cueilleur.
Pour l’humain moderne, accorder plus d’importance et d’attention aux événements négatifs qu’aux situations positives peut lui pourrir la vie. A force de se focaliser sur ce qui ne va pas, on finit par tout voir en noir.
Sur une journée normale, il doit y avoir à peu près autant de moments agréables que déplaisants. Tous n’ont objectivement pas la même valeur, durée ou intensité. Mais de façon globale, ils doivent être au moins à égalité, si la balance ne penche pas en faveur du côté positif.
Si en plus on considère les choses agréables comme des droits ou des acquis, on ne remarque presque plus les moments plaisants du quotidien. Il peut faire beau temps, on peut être en bonne santé, avoir mangé un repas délicieux avec des amis, c’est l’incivilité d’un autre conducteur de voiture qui va monopoliser toute l’attention, parfois en ressassant pendant des heures.
Être davantage conscient des bonnes choses dans la vie (et être reconnaissant de pouvoir les vivre) demande un peu d’entraînement au début.
Mais on observe très vite un changement das sa perception, un meilleur équilibre entre ce qui va et ce qui ne va pas. Même les pires journées ont au moins un moment agréable, réconfortant, qui remonte le moral.
Apprécier pleinement les bons moments amène de la gratitude de pouvoir les vivre et pour la présence de ceux avec qui on peut les partager. Ce peuvent être de petites choses toutes simples : sentir le soleil sur sa peau, l’odeur d’un croissant tout juste sorti du four, boire un verre avec des amis. A force d’en prendre conscience et en être reconnaissant, l’état d’esprit change. A force d’éprouver de la gratitude régulièrement, sans attendre un événement important pour le faire, on arrive à mieux mettre en perspective les expériences moins confortables. On devient plus résilient, parce que le négatif n’a plus autant de poids dans la perception de son monde ; et aussi plus tolérant envers les autres, parce qu’on n’a plus l’impression qu’on est la seule personne à qui il arrive autant et des horribles choses.
Commencer ou terminer sa journée en pensant aux bons moments qu’on va vire ou qu’on a vécus donne tout de suite un peu d’optimisme. Pendant la journée, se rappeler tout ce qui « va » dédramatise bien des instants dont on préférerait se passer.
On reste certes toujours sujets au biais de négativité. Mais la gratitude, même pour des choses ordinaires et anodines, est un puissant antidote contre cet héritage du temps des hommes des cavernes que l’évolution a choisi (peut-être avec raison) de conserver. Elle rend les moments inconfortables plus tolérables. Et les beaux moments, on les apprécie encore plus en étant reconnaissant de leur existence / d’avoir l’occasion de les vivre.